BIM : où en est l’adoption en France?

Le BIM (Building Information Modeling) s’impose progressivement comme un standard dans la construction, mais son adoption reste contrastée selon les pays, les tailles d’entreprise et les métiers. Où en est-on en 2025 ? Quels sont les obstacles persistants ? Et pourquoi le BIM s’aligne-t-il parfaitement avec les attentes du secteur ? Décryptage.

Un taux d’utilisation en nette progression… mais encore inégal

En France, le BIM connaît une croissance soutenue :

  • 48 % des acteurs considèrent désormais le BIM comme un enjeu stratégique ou important pour leur activité, soit une progression de 11 points en un an.

  • 66 % de ceux qui travaillent déjà en BIM sont convaincus de son utilité et de son importance.

  • Malgré tout, la France reste en retrait par rapport à des pays comme le Royaume-Uni ou les États-Unis, où le BIM est déjà obligatoire sur les marchés publics.

  • Le marché mondial du BIM est en forte expansion, porté par la demande de construction durable et l’intégration de technologies avancées (IA, IoT, jumeaux numériques)

Les principaux freins à l’adoption du BIM

Malgré ses bénéfices, plusieurs obstacles freinent encore la généralisation du BIM :

  • Complexité technologique et coût initial élevé : L’investissement dans les logiciels et la formation représente une barrière, surtout pour les PME.

  • Manque de formation et de compétences : Beaucoup d’acteurs peinent à recruter ou à former des profils maîtrisant le BIM.

  • Résistance au changement : Les habitudes de travail, la culture du « sur-mesure » et l’organisation en silos freinent la collaboration nécessaire au BIM.

  • Problèmes d’interopérabilité : Les difficultés à faire dialoguer différents logiciels ou à respecter les standards OpenBIM restent un frein technique majeur.

  • Manque d’exemples concrets : Les entreprises hésitent parfois à se lancer, faute de retours d’expérience inspirants et adaptés à leur réalité

Comparaison des taux d’adoption du BIM : France, Royaume-Uni, États-Unis et les autres pays de l’UE

Les données les plus récentes révèlent des écarts significatifs dans l’adoption du BIM entre la France et ses homologues internationaux. La France accuse un retard notable avec 38% d’adoption du BIM, tandis que le Royaume-Uni atteint 73% et les États-Unis culminent à 80%.

Cette différence s’explique principalement par l’absence de mandat BIM généralisé en France, contrairement au Royaume-Uni qui a imposé le BIM Level 2 pour tous les projets publics centraux depuis 2016. Aux États-Unis, bien qu’il n’existe pas de mandat fédéral, 98% des grandes entreprises d’architecture ont adopté le BIM, avec un taux d’adoption collectif de près de 80% dans l’industrie du design

Position de la France par rapport à la moyenne européenne

L’analyse comparative révèle que la France se situe en-dessous de la moyenne européenne en matière d’adoption du BIM. Avec ses 38% d’adoption, la France accuse un retard de 13,6 points de pourcentage par rapport à la moyenne de l’Union Européenne qui s’établit à 51,6%.

Cette position place la France au 7e rang sur 10 pays européens analysés. Malgré le Plan BIM 2022 et les initiatives gouvernementales pour stimuler l’adoption, la France reste à la traîne comparée à ses voisins européens, particulièrement les pays nordiques qui dominent le classement.

Perspectives d’évolution

Le marché européen du BIM connaît une croissance robuste avec un CAGR de 15,1% prévu entre 2025-2032, porté par l’augmentation des mandats gouvernementaux et l’adoption des solutions cloud. 35% des pays européens ont ou prévoient d’introduire des mandats BIM, soulignant le rôle crucial de cette technologie dans l’amélioration des pratiques de construction.

La tendance vers la durabilité et l’intégration de l’IA avec le BIM ouvrent de nouvelles perspectives pour l’industrie européenne, particulièrement dans le contexte de l’initiative Industry 5.0. Les pays leaders continuent de progresser vers le BIM Level 3 et les jumeaux numériques, tandis que les retardataires accélèrent leurs efforts de rattrapage pour combler l’écart numérique.

En résumé :
Le BIM progresse, mais son adoption reste freinée par des enjeux humains, organisationnels et techniques. Pourtant, ses bénéfices en matière de collaboration, de performance, de qualité et de durabilité en font un levier incontournable pour répondre aux défis actuels et futurs de la construction. Chez Dynedoc, nous accompagnons cette transformation en facilitant l’intégration documentaire et l’interopérabilité dans vos projets BIM

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